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Dénonciation publique : faire la différence entre un moment d’empowerment et un lychage collectif

Extrait d'Adrienne Maree Brown, « pensées impensables : la culture de la dénonciation au temps du covid-19 ».

Feb 15, 2023
Dénonciation publique : faire la différence entre un moment d’empowerment et un lychage collectif

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« je me suis efforcée de distinguer les moments où la dénonciation publique semblait une action à la fois nécessaire et qui donnait de la puissance à celleux qui l’employaient, des moments où la dénonciation ressemblait davantage à une chasse aux sorcières, où l’énergie du lynchage collectif semblait dominer.

  • je ressens de la puissance quand des efforts ont été faits pour que les personnes puissent d’abord se rendre des comptes de manière privée.
  • je ressens de la puissance quand les survivant·es sont soutenues.
  • je ressens de la nécessité quand les accusé·es se débrouillent pour ne pas avoir à rendre de comptes et en particulier (mais pas exclusivement) quand iels continuent à générer de la souffrance.
  • je ressens de la nécessité quand la personne accusée a significativement plus de pouvoir que ses accusateur·ices et qu’elle utilise ce pouvoir pour éviter de rendre des comptes.
  • je ressens de la puissance quand ce qui est exigé, c’est un processus de transformation.

j’ai l’impression d’un lynchage collectif

  • quand il n’y a pas de question de posée.
  • quand la guérison de la survivant·e passe à l’arrière-plan.
  • quand il n’y a pas de tentative privée avant le recours à la dénonciation publique.
  • quand il n’y a pas de temps entre l’accusation et la demande publique de conséquences, quand la seule conséquence pour l’accusé·e est de cesser d’exister. quand l’accusé·e appartient à une ou plusieurs groupes opprimés.
  • quand cela relève du spectacle.
  • quand la personne accusée d’avoir généré des souffrances fait ce que les survivant·es/la foule en colère exigent, mais qu’on continue de la blâmer.

pas d’enquête, pas de questions, pas de compte à rendre, pas de jury, pas de temps pour apprendre ou désapprendre, rien de l’espace ou du temps nécessaire à un changement authentique… seulement des conséquences immédiates et souvent insatisfaisantes ».

Texte à retrouver en entier dans le dossier “Justice transformatrice” dans le numéro 88 de la revue Multitudes, 2022. Coordination du dossier et traduction du texte : Emma Bigé, Camille Noûs.

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