Elle qui repose sur quatre piliers :
Et toutes les violences vécues ou ressenties ne sont pas nécessairement liées à une oppression systémique.
Au niveau des institutions d’une société (Etat, sécurité sociale, l’académie française, les tribunaux etc.)
Qui se retrouve dans toutes les strates de la société (logement, travail, école, loisirs, urbanisme etc.)
Qui trouve ses racines dans le passé, repose sur un système élaboré dans le temps et par des évènements précis et datables (colonisation, guerres, génocides, lois etc.)
Qui se retrouve au niveau interpersonnel, entre deux personnes ou plus ou qui a été intériorisé (violences physiques, verbales, tout ce qui se fonde sur l’apparence ou le passing, l’automutilation etc.)
Parfois, un mécanisme peut reposer sur plusieurs piliers. Ex: le contrôle au faciès repose notamment sur un pilier individuel et institutionnel car c’est une interaction entre deux personnes, qui est encouragée par l’institution.
Les systèmes oppressifs s’appellent et reposent souvent les uns sur les autres. Ex : la transmisogynie ou transmascophobie = cis-sexisme.
C’est l’imbrication de ces quatre piliers qui fonde l’aspect systémique d’une oppression.
Le racisme d’Etat incite et couvre les violences policières à l’encontre des personnes racisées, le système judiciaire qui ne protège pas des crimes racistes / qui condamnent plus durement et fortement les personnes racisées ;
Discrimination scolaire, à l’embauche, dans l’accès au logement, ségrégation territoriale dû aux transports, au mobilier urbain non adaptés ;
Continuum de l’élaboration du système sexiste en France : la décriminialisation du viol au XIVème siècle, la criminalisation de la prostitution au XVème siècle, la chasse aux « sorcières » en France puis son exportation dans les colonies au XV et XVIème siècle
Généralement, les ***phobies sont les conséquences des processus ***istes. Exemple : la lesbophobie est une des conséquences du sexisme, la psychophobie est une des conséquences du validisme.
A l’inverse, une violence vécue peut ne pas être liée à une oppression systémique. Ce n’est pas pour ça qu’elle est ressentie moins violemment.
Dire « je suis oppressé·e » ou « je vis du·de la ***phobie/***isme » quand les violences auxquelles on fait référence n’ont pas de caractère systémique, c’est placer sur un même plan des mécanismes de diverses ampleurs. Cela revient à lisser et égaliser des processus qui ne se ressemblent pas, ni en termes de temporalité, de gravité ou de profondeur.
Distinguer, définir et utiliser les mots à leur juste valeur est un enjeu politique immense.