Grâce à des principes, des valeurs et des pratiques partagés, les gens de tous les jours ont travaillé de manière créative pour répondre à la violence au sein de leurs communautés.
Beaucoup de ces communautés ou personnes ne peuvent pas ou ne veulent pas appeler la police en raison du risque d'expulsion, de harcèlement et de violence policière, de la peur de l'exil de leur communauté, etc.
La Justice transformative est issue de ces communautés : par exemple, les communautés autochtones, les communautés noires, les communautés d'immigrant·es de couleur, les communautés pauvres et à faible revenu, les communautés de couleur, les personnes handicapées, les travailleurs du sexe, les communautés queer et trans.
Plus récemment, des groupes et organisations communautaires ont commencé à construire un cadre et un langage communs autour de ce travail, notamment dans les champs des violences sexuelles et intra-conjugales. La JT se développe particulièrement aux Etats-Unis et au Canada, dont les groupes pivots sont INCITE! Femmes de couleur contre la violence, la résistance critique, les communautés contre le viol et les abus (CARA), generationFIVE et Creative Intervention.
En France, il existe peu d’initiatives nationales visibles relevant de la JT. L’un des enjeux principaux autour de la JT est le suivant : peut-on élargir l’utilisation des outils et principes de la JT en dehors des communautés opprimées au sein desquelles ils ont été pensés ? Et si oui, dans quelles conditions ? Changer de système de justice est un enjeu sociétal majeur face aux échecs de notre système actuel. Il est nécessaire de repenser l’utilisation de la JT afin d’en faire une alternative valable à la justice punitive, sans reproduire de processus d'appropriation culturelle.