« Nous devons encourager une culture qui prend en compte le fait que, même si nous voulons désespérément faire le bien des personnes qu’on aime, parfois nous faisons des erreurs, nous échouons à être sincères, et nous dépassons leurs limites. Nous devons soutenir à la fois les [personnes qui ont subi et les personnes qui ont agressé] : non pas pour tolérer des actes non-consentis, mais parce que nous avons touTEs besoin de nous débarrasser des effets nocifs qu’il y a à vivre dans une société hiérarchique et capitaliste, et pour cela, nous avons besoin de travailler ensemble.
Aborder ces questions ce n’est pas nier qu’il existe des agressions sexuelles, ni défendre que ce sont des comportements acceptables.
Au contraire, c’est exiger de reconnaître que nous vivons dans une culture du viol : une culture dans laquelle les agressions sexuelles sont omniprésentes, comme toutes les forces et les dynamiques qui les favorisent. L’agression sexuelle fait partie de nous touTEs qui avons grandi dans cette société ; nous ne pouvons pas l’ignorer, ou prétendre que nous ne sommes pas capables d’en commettre une parce que nous avons nous-mêmes été agresséEs, ou parce que nous travaillons à vivre l’anarchie dans tous les aspects de nos vies. Le seul moyen de débarrasser nos vies des agressions sexuelles c’est de creuser ces questions. Ça veut dire qu’il faut qu’on rende le fait de se dire publiquement agresseurSE suffisamment facile pour que chacunE d’entre nous soit capable de se confronter ouvertement, honnêtement, et sans peur, à tous ses actes depuis le plus petit manque de considération jusqu’aux outrepassements de limites les plus sérieux. Nous sommes touTEs des survivantEs, nous sommes touTEs des agresseurSEs. »